Communiqué de presse de la direction de Friends of Guinea sur les événements récents en Guinée
L’ONG Friends of Guinea suivent de près des événements préoccupants qui surviennent en Guinée depuis quelques semaines. Nous condamnons fermement le massacre de 187 manifestants paisibles et non-armés (plus d'un millier de blessés) par les forces de sécurité guinéennes qui a eu lieu le 28 septembre dernier. Nous sommes particulièrement horrifiés par les accusations de viol commis en public par les soldats contre les femmes.
Le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, dit ne pas contrôler des éléments de l'armée et a même accusé l'opposition d'avoir provoqué la confrontation qui a mené aux tueries. En fait, la tension monte parce que les Guinéens en ont assez des dirigeants autocratiques et corrompus qui ruinent le pays en toute impunité depuis l'indépendance.
Aux premiers jours de son régime, le capitaine Dadis a promis de mettre fin à la corruption et au trafic de la drogue. Il a également juré de ne pas se présenter comme candidat lors de l'élection présidentielle de janvier 2010, ce qui a laissé les Guinéens optimistes. C'est son choix de revenir sur sa promesse qui a provoqué la rupture avec le peuple de Guinée. La répression brutale commise en son nom n'a fait que l'éloigner d'eux.
Si le capitaine Dadis ne maîtrise pas l'armée, comme il le dit, son devoir premier est de rétablir la discipline militaire, non pas de mener une campagne politique. Nous sommes heureux que le chef de l'État agrée le besoin d'une enquête internationale sur le massacre, mais cela ne suffit pas. Nous l'appelons à tenir sa promesse initiale de ne pas se présenter comme candidat présidentiel et de livrer le pouvoir à un gouvernement civil et démocratiquement élu. Imposer de l'ordre aux forces de sécurité, bâtir un État de droit et l'établissement d'une démocratie seraient les trois choses les plus importantes qu'il pouvait faire pour les Guinéens.
Les tueries du 28 septembre dernier ont eu lieu la journée du 51e anniversaire du rejet historique du colonialisme français. Sékou Touré a dit que ses concitoyens allait choisir la pauvreté dans la liberté. Depuis l'indépendance, les Guinéens vivent beaucoup de pauvreté mais très peu de liberté. Les manifestations font preuve de leur désir de se débarrasser une fois pour toutes des régimes corrompus et autoritaires. Après un demi-siècle de souffrances, les Guinéens meritent un gouvernement et un État qui leur appartiennent. Nous appelons le capitaine Dadis à rendre la Guinée enfin aux Guinéens.
Thursday, October 08, 2009
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